Pierre de Lune
Présentation
Pierre de Lune, le Centre Scénique Jeunes Publics de Bruxelles fondé en 1979, suscite et organise une activité suivie
et structurée dans le domaine du théâtre Jeunes Publics. Installé depuis 1984 au Botanique, Pierre de Lune déploie ses
activités dans la plupart des théâtres de la Région bruxelloise. Il s’agit d’offrir aux jeunes publics les spectacles
les plus riches et les plus variés possibles.
Pierre de Lune propose un espace d’ouverture et de création où les jeunes de tous âges peuvent trouver des réponses
artistiques et humanistes à leurs besoins d’expression. Décloisonnant les disciplines et genres artistiques, Pierre
de Lune élargit les horizons et ouvre sa programmation à la danse contemporaine, aux arts du cirque, à la musique
ainsi qu’à l’exploration des synergies entre arts de la scène et arts plastiques. Les spectacles sont accessibles
pendant le temps scolaire ainsi qu’en séance tout public, en famille.
L’ouverture à la population scolaire et à la qualité des contacts avec les écoles est une condition majeure de
l’activité du centre : il s’agit d’une part d’initier les jeunes aux arts vivants en les invitant au spectacle, en
les incitant à s’exprimer au travers d’ateliers, et d’autre part d’offrir aux enseignants (ainsi qu’aux artistes et
médiateurs culturels) une palette de formations croisées.
L’Art à l’École - de la 3e maternelle jusqu’aux départements pédagogiques des Hautes Ecoles - transforme la classe
qui accueille un artiste en laboratoire de création. Ces ateliers permettent la sensibilisation des élèves qui
découvrent et s’approprient les langages et les arts vivants.
Ils découvrent par la pratique, les éléments fondamentaux des langages artistiques, pour se créer des repères
et des clés de lecture et aller à la rencontre des œuvres, mais aussi pour prendre la parole par le corps, le jeu,
l’expression créatrice. L’appropriation et le sensible sont au cœur de l’Art à l’École.
L’Art à l’École s’intègre dans la vie de la classe, pour être mis en lien de manières multiples avec les
apprentissages et les matières scolaires et pour initier la dimension culturelle essentielle à l’évolution de
l’enfant. Il s’agit d’une approche à la fois artistique et éducative, d’une aventure humaine qui se termine par
un « Rendez-Vous » festif.
Historique
Dans les années qui ont suivi Mai 68, l’enfant a pris une place nouvelle dans les consciences et
l’éducation.
Nicole Dumez, co-fondatrice du Théâtre de la Vie, écrit alors Arthur au pays des hommes, un spectacle tout public
qui met en scène un enfant et exprime la pensée de l’époque : l’enfant est une personne à part entière. Au coeur
de l’enfermement rationnel du monde adulte, il a le droit d’être pris au sérieux, d’être écouté et accompagné sur
son chemin de vie et de liberté. C’est dans cet état d’esprit qu’en novembre 1978, lors d’un colloque rassemblant
le secteur jeune public à la Marlagne, Herbert Rolland, directeur du Théâtre de la Vie, l’une des compagnies
pionnières dans le secteur jeune public, fait publiquement le constat du manque de moyens (financiers, artistiques,
administratifs, techniques) octroyés aux compagnies pour créer leurs spectacles dans des conditions professionnelles.
S’inspirant du modèle français (naissance de cinq Centres Dramatiques Nationaux pour l’Enfance et la Jeunesse en 1976),
Herbert Rolland propose la création de Centres Dramatiques pour l’Enfance et la Jeunesse qui, s’appuyant sur des
compagnies qui ont fait leurs preuves, bénéficieraient d’une convention et, implantés dans une région précise,
seraient chargés de missions déterminées. Dans la foulée, il propose la création d’un projet pilote à Bruxelles.
Cette proposition suscite tout de suite l’intérêt du secrétaire d’État à la Culture française, François Persoons,
et le 19 décembre 1978, soit un mois après le Colloque, a lieu l’Assemblée générale constituante du Centre
Dramatique pour l’Enfance et la Jeunesse-Bruxelles. Il sera présidé par Jacques Zwick.
La création du CDEJ-Bruxelles en 1979 a transformé radicalement l’ensemble de l’activité du
théâtre jeune public en Communauté française de Belgique. Il s’en est suivi la création du Centre Dramatique
de Wallonie pour l’Enfance et la Jeunesse en 1982, du Théâtre La montagne magique en 1995, ainsi que le
développement, par les Centres et Foyers Culturels, d’une activité théâtrale de qualité en direction du
jeune public.
Dès lors, on assiste à l'accroissement considérable du nombre de compagnies et de spectacles Installé d’abord au
Centre Communautaire de Joli-Bois à Woluwe-Saint-Pierre dont il est pratiquement le seul occupant, le Centre
Dramatique pour l’Enfance et la Jeunesse-Bruxelles a déménagé après cinq ans d’activité au Centre Culturel de la
Communauté Française, le Botanique, plus proche du centre-ville. Pendant une dizaine d’années les représentations
y ont principalement lieu (décentralisation à l’Espace Delvaux de Watermael-Boitsfort). À partir de 1996, le
CDEJBruxelles se voit dans l’obligation de décentraliser la toute grande majorité de ses activités étant donné le
manque d’espace qui lui est réservé au sein du Botanique pour sa programmation. Les activités de diffusion se
répartissent dès lors dans une dizaine de lieux culturels implantés dans les communes de la Région Bruxelloise,
complexifiant ainsi l’identification du CDEJ-Bruxelles par le public. C’est ainsi que depuis le début de cette
décentralisation, une vingtaine de lieux culturels ont été, à des degrés divers, partenaires du Centre Dramatique.
A la suite de la reconnaissance du CDJP-Bruxelles au statut de Centre Dramatique Jeunes Publics, les activités
d’initiation artistique (qui se mettaient progressivement en place au début des années 1990) se développent
chaque saison pour proposer in fine une activité pluridisciplinaire très abondante, structurée par le programme
Art à l’École.
De 1987 à mars 2016, Pierre de Lune a été dirigé par Jacques Thomaes. Jacques Thomaes a considérablement contribué
à l’évolution de Pierre de Lune en suscitant sa vocation pluridisciplinaire par l’accueil de créations
chorégraphiques et en développant de manière optimale les deux pans de son activité : en moyenne 120 représentations,
scolaires ou tout public, jalonnent la saison et les projets Art à l’École tissent un véritable réseau entre enfants,
adolescents, étudiants, enseignants et artistes.
En 2018 soutenu par un nouveau contrat-programme de 5 ans, Pierre de Lune va écrire une nouvelle page de son histoire
et veut être un partenaire de coproduction et de diffusion pour les compagnies, faire le lien entre le théâtre et
l’école, en conviant les enfants au théâtre, en invitant les artistes dans les classes et enfin être un acteur
citoyen qui apporte une valeur ajoutée à la société dans laquelle il s’inscrit.